
Gustave Flaubert, dans une lettre à
George Sand, écrivait :
"Je me suis pâmé, il y a huit jours, devant
un campement de Bohémiens qui s'étaient établis à Rouen. Voilà la troisième
fois que j'en vois, et toujours avec le même plaisir. L'admirable est qu'ils
excitaient la haine des bourgeois, bien qu'inoffensifs comme des moutons. Je
me suis fait très mal voir de la foule en leur donnant quelques sols, et j'ai
entendu des jolis mots à la Prudhomme. Cette haine-là tient à quelque chose de
très profond et de très complexe. C'est la haine que l'on porte au bédouin, à
l'hérétique, au philosophe, au solitaire, au poète, et il y a de la peur dans
cette haine.
Moi qui suis toujours pour les minorités, elle
m'exaspère."